Background
The Millennium Development Goals (MDGs), once assessed in 2015, have been replaced by the Sustainable Development Goals (SDGs) since 2015. Among the 17 goals to be achieved by 2030, the promotion of good health and well-being occupies a prominent place along with the fight against poverty and hunger. This shows the importance of health in the daily life of human beings. Thus, working for its improvement within the population is a major concern for decision makers. Promoting well-being is not only linked to public health but also and above all a guarantee of sustainable development. However, in a context of economic reform, developing countries are confronted with socio-anthropological constraints that hinder their progress towards achieving these sustainable development objectives. Those related to improving the health and well-being of populations are particularly affected by the risks of malnutrition, especially among children, and self-medication practices resulting from a combination of social, economic, cultural and geographic factors. According to the United Nations Children’s Fund (UNICEF), malnutrition is defined as an imbalance between nutrient intake and body needs (UNICEF, 2010). The Asian continent is the most affected with more than two thirds of the cases, while Africa and Latin America record respectively 21% and 3% of the cases of child malnutrition in the world (Sinnaere et al, 2006).
Au Bénin, la malnutrition constitue l’un des problèmes majeurs du bien-être affectant les enfants de 0 à 5 ans. Elle sévit depuis des années sous différentes formes. Selon les données de l’enquête démographique de la santé (EDS, 2017-2018), les prévalences du retard de croissance et de l’émaciation ont diminué ; passant de 43% en 2006 à 32% entre 2017 et 2018 pour le retard de croissance et au cours de cette même année de 8% à 5% pour l’émaciation. Par contre, l’insuffisance pondérale est demeurée statique avec un taux de 18% en 2006 contre 17% entre 2017 et 2018. On note aussi une augmentation de la prévalence de la malnutrition chronique passant de 32% en 2011 à 34% en 2014 (AGVSA, 2014 : 12). Pourtant, depuis son indépendance, le pays a mis en œuvre à travers divers acteurs, tant du secteur public, de la société civile que du secteur privé plusieurs initiatives et actions en matière d’alimentation et de nutrition. En dépit des efforts des gouvernements et différentes organisations, la prévalence de la malnutrition et, particulièrement celle du retard de croissance ou malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans demeure toujours un problème majeur : 32% d’enfants sont trop petits pour leur âge et 11% en sont atteints sous la forme sévère, 5% sont émaciés ou souffrent de malnutrition aiguë (EDS, 2018). Selon les mêmes résultats de l’EDS, dans la moitié des départements du Bénin, plus d’un tiers des enfants de moins de 5 ans sont atteints de retard de croissance. Les pourcentages les plus élevés des enfants atteints sont observés dans les départements du Couffo (38%) et du Mono (29%) tandis que le Littoral enregistre le plus faible taux (19%). Les taux élevés dans les départements du Mono et du Couffo traduisent une situation nutritionnelle grave selon les nouveaux seuils établis par l’OMS (MAS=P/T<-3 et PB<115mm ; présence d’œdèmes bilatéraux).
This has an impact on the health of the population. In the department of Mono in particular, various logics and practices are involved in the management of health problems. Among the practices observed in this department, self-medication occupies a prominent place and takes various forms. Indeed, recent studies conducted in Benin on self-medication have shown that it is a practice that presents ambiguous forms nowadays. « The daily practice of consuming medicines can be done through the intermediary of a health professional consulted for this purpose and who issues a pharmaceutical prescription. But these practices are frequently carried out by self-medication, and all the more so as health issues are considered benign and usual and biomedical resources are difficult to access (financially, geographically, socially) » (Thoër-Fabre et al, 2007 quoted by Baxerres, 2010). The study conducted by the Institute of Research for Development (IRD, 2014-2017) on the circulation and distribution of medicines in Cotonou and the Mono department, particularly in the commune of Bopa, revealed that self-medication is accentuated in both urban and rural areas. However, practices and rationales vary in rural and urban areas. Despite the efforts of the government and transnational partners in the fight against malnutrition and self-medication practices, the prevalence of stunting in children under two years of age and the resistance of actors in the informal drug market still remain a major public health problem. The NutAumed study conducted in November-December 2020 in Bopa by GRAnAp reveals that more than three out of ten children are at risk of chronic malnutrition with a food consumption quality below the average of their household; 100% of households self-medicate with low purchasing power and extremely limited access to credit, mutual insurance and health insurance.
Objectives
The objective of the project is to mitigate the factors that predispose to chronic malnutrition during the first 1,000 days of a child’s life as well as the determinants of self-medication in the commune of Bopa.
The different actions to be implemented will contribute to :
- Develop pharmacovigilance to reduce self-medication ;
- Support targeted actions to prevent chronic malnutrition ;
- Promote access to micro-credit, mutual health insurance and health insurance ;
- Contribute to the diversification of household livelihoods.
Contexte et justification
Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) une fois évalués en 2015, ont été remplacés par les objectifs de développement durable (ODD) depuis 2015. Parmi les 17 objectifs à atteindre d’ici 2030, la promotion de la bonne santé et du bien-être occupent une place de choix au même titre que la lutte contre la pauvreté et la faim. Cela montre l’importance de la santé dans le quotidien de l’être humain. Ainsi, œuvrer pour son amélioration au sein de la population est une préoccupation majeure des décideurs. Car promouvoir le bien-être est non seulement lié à la santé publique mais aussi et surtout gage de développement durable. Mais, dans un contexte de réforme économique, les pays les moins avancés sont confrontés à des pesanteurs socio-anthropologiques qui freinent leur avancée vers l’atteinte de ces objectifs de développement durable. Ceux liés à l’amélioration de la santé et au bien-être des populations sont particulièrement affectés par des risques de malnutrition, surtout au niveau des enfants, et des pratiques d’automédication résultant d’un faisceau de facteurs sociaux, économiques, culturels et géographiques. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (l’UNICEF), la malnutrition est définie comme un déséquilibre entre les apports en éléments nutritifs et les besoins de l’organisme (UNICEF, 2010). Le continent asiatique est le plus touché avec plus de deux tiers des cas, tandis que l’Afrique et l’Amérique latine enregistrent respectivement 21% et 3% des cas de malnutrition infanto-juvénile dans le monde (Sinnaere et al, 2006).
Au Bénin, la malnutrition constitue l’un des problèmes majeurs du bien-être affectant les enfants de 0 à 5 ans. Elle sévit depuis des années sous différentes formes. Selon les données de l’enquête démographique de la santé (EDS, 2017-2018), les prévalences du retard de croissance et de l’émaciation ont diminué ; passant de 43% en 2006 à 32% entre 2017 et 2018 pour le retard de croissance et au cours de cette même année de 8% à 5% pour l’émaciation. Par contre, l’insuffisance pondérale est demeurée statique avec un taux de 18% en 2006 contre 17% entre 2017 et 2018. On note aussi une augmentation de la prévalence de la malnutrition chronique passant de 32% en 2011 à 34% en 2014 (AGVSA, 2014 : 12). Pourtant, depuis son indépendance, le pays a mis en œuvre à travers divers acteurs, tant du secteur public, de la société civile que du secteur privé plusieurs initiatives et actions en matière d’alimentation et de nutrition. En dépit des efforts des gouvernements et différentes organisations, la prévalence de la malnutrition et, particulièrement celle du retard de croissance ou malnutrition chronique chez les enfants de moins de 5 ans demeure toujours un problème majeur : 32% d’enfants sont trop petits pour leur âge et 11% en sont atteints sous la forme sévère, 5% sont émaciés ou souffrent de malnutrition aiguë (EDS, 2018). Selon les mêmes résultats de l’EDS, dans la moitié des départements du Bénin, plus d’un tiers des enfants de moins de 5 ans sont atteints de retard de croissance. Les pourcentages les plus élevés des enfants atteints sont observés dans les départements du Couffo (38%) et du Mono (29%) tandis que le Littoral enregistre le plus faible taux (19%). Les taux élevés dans les départements du Mono et du Couffo traduisent une situation nutritionnelle grave selon les nouveaux seuils établis par l’OMS (MAS=P/T<-3 et PB<115mm ; présence d’œdèmes bilatéraux).
Ce qui n’est pas sans incidence sur la santé des populations. Dans le département du Mono particulièrement, diverses logiques et pratiques interviennent dans la prise en charge des problèmes de santé. Au nombre des pratiques observées dans ce département, l’automédication occupe une place de choix et se présente sous diverses formes. En effet, les récentes études menées au Bénin relatives à l’automédication ont montré que c’est une pratique qui présente des formes ambigües de nos jours. « Les pratiques quotidiennes de consommation de médicaments peuvent passer par l’intermédiaire d’un professionnel de la santé consulté à cet effet et qui délivre une ordonnance pharmaceutique. Mais ces pratiques s’effectuent fréquemment par automédication, et ce d’autant plus que les questions de santé sont jugées bénignes et habituelles et que les ressources biomédicales sont d’un accès (financier, géographique, social) difficile » (Thoër-Fabre et al, 2007 cités par Baxerres, 2010). L’étude réalisée par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD, 2014-2017) sur la circulation et à la distribution des médicaments à Cotonou et dans le département du Mono, particulièrement dans la commune de Bopa a révélé que l’automédication est accentuée aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Mais, les pratiques et les logiques varient selon qu’on soit en milieu rural ou en milieu urbain. Malgré les efforts du gouvernement et des partenaires transnationaux dans la lutte contre la malnutrition et les pratiques d’automédication, la prévalence du retard de croissance chez les enfants âgés de moins de deux ans et la résistance des acteurs du marché informel de médicaments demeurent toujours un problème majeur de santé publique. L’étude NutAumed réalisée en Novembre-Décembre 2020 à Bopa par GRAnAp révèle que plus de trois enfants sur dix sont à risque de malnutrition chronique avec une qualité de consommation alimentaire en deçà de la moyenne de leur ménage ; 100% des ménages s’automédiquent avec un faible pouvoir d’achat et un accès extrêmement limité au crédit, a la mutuelle et a l’assurance santé.
Objectifs
L’objectif du projet vise à mitiger les facteurs qui prédisposent à la malnutrition chronique au cours des 1.000 premiers jours de vie de l’enfant ainsi que les déterminants de l’automédication dans la commune de Bopa.
Les différentes actions à mettre en œuvre vont concourir à :
- Développer une Pharmacovigilance pour réduire l’automédication ;
- Appuyer des actions ciblées de prévention de la malnutrition chronique ;
- Promouvoir des facteurs d’accès au Micro-Crédit, Mutuelle de santé, Assurance santé ;
- Contribuer à la diversification des moyens d’existence des ménages.